Je marche dans Paris. Je suis un trajet établi depuis un certain nombre d’années, depuis que je travaille en service de demi-nuit au standard international dans le quartier du Marais.
Il est minuit moins le quart. La rue des Archives est silencieuse, les hauts murs des hôtels particuliers abritent de leurs ombres les quelques passants qui se pressent, tout étonnés de rencontrer âme qui vive à pareille heure. Au bout de quelques mètres je tourne dans la rue Rambuteau, une rue populaire et populeuse. Les néons publicitaires rouges des pizzerias flashent les touristes tous les cinquante mètres. Que ce soit l’été ou l’hiver, il y a toujours du monde. J’avoue que cela me rassure. Je respire plus aisément. J’ai vingt ans et je n’ai pas peur de la vie, mais je dois cependant relever un certain nombre de défis. Arpenter Paris nuit après nuit, tel un promeneur solitaire, en est un. Je regarde les vitrines, sans pour autant faire les boutiques. Rares sont les stores baissés. Les enseignes multicolores éclaboussent la nuit. Pollution lumineuse certes… mais qui s’en soucie quand il faut attirer la clientèle à tout prix ?
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