Dans la nuit profonde, la barque glisse adroitement le long de la roselière. Çà et là, quelques cris sonores et aigus retentissent sur un ton monocorde, des bruants se rassemblent pour la migration. Le vrombissement de leur vol hésitant s’éloigne peu à peu. Des foulques se reposent sur les berges, cris rauques et éternuement alternent pendant un long moment. Maintenant, la barque s’éloigne des rives et le marais se fait plus sauvage. A faible hauteur, un busard, les ailes en « v » et les pattes pendantes, regagne son dortoir. Les canards sauvages ne sortiront plus de leurs abris, un léger vent de face commence à souffler. Le clapotis de l’eau berce doucement l’embarcation. Couchée à son bord, une jeune femme au teint diaphane s’est assoupie. L’étoile du berger brille de mille feux dans ce ciel de fin d’été. La lune s’est faite discrète, on ne voit que son halo propice à la rêverie. La jeune femme s’est endormie.
théâtre d’ombres –
sur les berges silencieuses
chatoiement de la lune
Nicole Pottier
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Publié dans la revue « L’Echo de l’étroit chemin »